CHROME (BICHROMATE DE POTASSIUM)

Le test au bichromate de potassium est utilisé pour diagnostiquer les dermatites de contact allergiques aux composés du chrome.

Le chrome métal n’est pas allergisant. Les allergènes sont les sels de chrome hexavalent Cr VI et trivalent Cr III. Le chrome VI est le plus soluble, il pénètre plus facilement la peau où il est réduit en chrome III.

Si le chrome métal n’est pas considéré comme allergisant, la manipulation de pièces métalliques chromées avec l’action de certains facteurs tels la sudation peut entraîner sa solubilisation avec relargage de chrome VI sensibilisant (et cancérogène).

C’est un allergène ubiquitaire.

 

Environnement professionnel

Aéronautique et automobile (industrie) : pièces métalliques chromées. Le chromage est un dépôt de chrome par électrolyse, il a deux applications essentielles : le chromage décoratif qui donne un aspect brillant durable et le chromage dur qui permet de protéger les pièces métalliques de l’usure et de la corrosion, augmenter leur résistance aux frottements et à la corrosion, donner de bonnes qualités de frottement. Les autres sources d’exposition sont les pigments de peintures, de durcisseurs et de résines, les joints d’étanchéité et les produits facilitant le glissement des pneus sur les jantes.

Alimentation (personnel de) : agents de conservation d’échantillon de lait à tester en laboratoire, agents anti-corrosion de boîtes de conserve, en brasserie : saumure rajoutée aux résidus de levure, contaminant de la farine.

Allumettes (fabrication et manipulation) : têtes et frottoirs.

Alliages (production) : la majorité du chrome métal sert à la fabrication d’acier inoxydable puis d’aciers alliés, fonte et superalliages.

Art (peinture) : pigments de peintures.

Bandes magnétiques (fabrication) : films métalliques déposés sur les bandes d’enregistrement vidéo.

Batteries (fabrication et utilisation).

Bois (industrie) : produits de conservation du bois (fabrication, application, manipulation de bois traités), et colorants pour bois.

Bureau et secteur tertiaire : encres et papiers carbone.

Catalyseurs (fabrication).

Céramiques et poteries : dans certains pigments (jaune, vert, noir).

Chimie : nettoyage de la verrerie des laboratoires avec un mélange sulfo-chromique.

Colorants (industrie et utilisation) : colorants (jaune, rouge, vert) de peintures, vernis, crayons, bougies, textiles, encres d’imprimerie, teintes pour bois, plastiques, caoutchouc, savons, verres, porcelaines… et agents de mordançage.

Construction et BTP : le ciment est considéré comme la première cause d’allergie aux sels de chrome. Les autres causes sont le béton, le mortier, les briques, les joints d’étanchéité (accélérateur).

L’association de tests épicutanés positifs au bichromate de potassium et au sulfate de nickel est fréquente chez les professionnels de la construction exposés au ciment et ayant un eczéma des mains.

Cuir (industrie, fabrication) : agents de tannage et colorant des cuirs et des fourrures. Les gants de travail, les chaussures de sécurité, les sandales chez les militaires et les tabliers en cuir en contiennent.

Dentistes : alliages chrome-cobalt d’armatures de prothèses dentaires, acide chromique pour traiter les gingivites.

Fabrication de chrome métal.

Imprimerie et sérigraphie : pigments d’encres, solvants servant à nettoyer les caractères d’imprimerie.

Installations de refroidissement de climatisation ou de réfrigération : agents anti-corrosion.

Laboratoires : réactifs.

Menuiserie : colorants et agents de mordançage de teintes pour bois.

Métallurgie : traitement des métaux par électrolyse (électrochromage, utilisé pour décorer et augmenter la résistance à la corrosion et à l’usure) ou par procédé passif ; fonderie (sable contaminé par les bichromates des briques réfractaires), soudure au chalumeau et à l’arc (production de fumées et de gaz contenant des sels de chrome), huiles de coupe (usinage des métaux), antigels, revêtements réfractaires de chaudière, solutions de nettoyage des métaux.

Nettoyage (personnel de) : des traces de chromates peuvent être retrouvées dans des détergents notamment les poudres de lessive.

Papier (industrie) : dans les liqueurs de délignification (attaque de la lignine de la pâte à papier) et dans  la gélatine servant au glaçage de papiers photographiques.

Peintures (fabrication, utilisation) : agents anti-corrosion dans des peintures antirouilles (notamment les peintures marines) ou dans certains pigments (jaune, vert) et dans des solvants.

Pharmaceutique (industrie) : intermédiaire dans la fabrication de vitamine K (comme médicament ou dans l’alimentation animale).

Photographie : fixateurs.

Plastiques (industrie) : accélérateur de résines époxy.

Santé (personnel de) : fixateurs d’histologie, antiseptiques, certains catguts.

Téléviseurs : fabrication d’écrans de télévision.

Textile (industrie) : dans des colorants textiles et comme agents de mordançage (surtout pour fixer les colorants sur la laine, plus rarement le coton), imperméabilisants.

 

Au total, certaines de ces sources sont des causes rares et même exceptionnelles d’allergie au chrome. Les sources les plus fréquentes sont de loin le ciment, le cuir, la soudure, les pigments et colorants et le traitement des métaux.

Environnement non professionnel

Cosmétiques : dans certains pigments de produits de maquillage (mascaras) et de tatouages (notamment de couleur verte).

Objets de la vie courante : chaussures, gants en cuir, objets chromés (téléphones portables…).